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  • Hermès Trismégiste
    La Vierge du Monde

    Extrait du livre (pour le livre complet, téléchargez le PDF)

    Isis Voilée - Manley Hall...Les âmes allaient être emprisonnées dans les corps: les unes gémissaient et se lamentaient : ainsi, quand des animaux sauvages et libres sont enchaînés, au moment de subir la dure servitude et de quitter les chères habitudes du désert, ils combattent et se révoltent, refusent de suivre ceux qui les ont domptés, et, si l’occasion s’en présente, les mettent à mort. La plupart sifflaient comme des serpents; telle autre jetait des cris aigus et des paroles de douleur, et regardant au hasard en haut et en bas : « Grand ciel, disait-elle, principe de notre naissance, éther, air pur, mains et souffle sacré du Dieu souverain; et vous, astres éclatants, regards des Dieux, infatigable lumière du soleil et de la lune, notre première famille, quel déchirement et quelle douleur! Quitter ces grandes lumières, cette sphère sacrée, toutes les magnificences du pôle et la bienheureuse république des Dieux, pour être précipitées dans ces viles et misérables demeures! Quel crime avons-nous donc commis, ô malheureuses! Comment avons-nous mérité, pauvres pécheresses, les peines qui nous attendent? Voilà le triste avenir qui nous est réservé, pourvoir aux besoins d’un corps humide et dissoluble. Nos yeux ne distingueront plus les âmes divines. A peine, à travers ces cercles humides, apercevrons-nous en gémissant le ciel, notre ancêtre; par intervalles même nous cesserons de le voir. [C’est la lumière qui fait voir; les yeux par eux-mêmes ne voient rien, dit Orphée]. Par notre funeste condamnation, la vision directe nous est refusée; car nous ne pouvons voir qu’à l’aide de la lumière; ce sont des fenêtres que nous avons, et non des yeux. Ce sera aussi une peine pour nous d’entendre dans l’air le souffle fraternel des vents sans pouvoir y mêler le nôtre, qui aura pour demeure, au lieu de ce monde sublime, l’étroite prison de la poitrine. Mais toi, qui nous chasses et nous fais descendre si bas de si haut, mets un terme à nos peines, seigneur et père, devenu si vite indifférent à tes œuvres; fixe-nous une limite, daigne nous adresser quelques dernières paroles, pendant que nous pouvons encore voir l’ensemble du monde lumineux. »

    Cette prière des âmes fut exaucée, mon fils Hôros; car le monarque était présent, et, s’asseyant sur le trône de la vérité, voici ce qu’il leur dit : « Ο âmes, vous serez gouvernées par le Désir et la Nécessité; ce seront après moi vos maîtres et vos guides. Ames soumises à mon sceptre qui ne vieillit pas, sachez que tant que vous serez sans souillure, vous habiterez les régions du ciel. S’il en est parmi vous qui méritent quelque reproche, elles habiteront le séjour qui leur est destiné dans des organes mortels. Si vos fautes sont légères, délivrées du lien des chairs, vous retournerez au ciel. Si vous vous rendez coupables de quelques crimes plus graves, si vous vous détournez de la fin pour laquelle vous avez été formées, vous n’habiterez ni le ciel, ni des corps humains, mais vous voyagerez désormais dans des animaux sans raison. »

    Ayant dit ces choses, ô mon fils Hôros, il leur donna le souffle et parla ainsi : « Ce n’est pas au hasard que j’ai réglé votre destinée; elle sera pire si vous agissez mal; elle sera meilleure si vos actes sont dignes de votre naissance. C’est moi, et non un autre, qui serai votre témoin et votre juge. Reconnaissez que c’est pour vos fautes antérieures que vous allez être punies et enfermées dans les corps. La renaissance sera différente pour vous, comme je vous l’ai dit, dans des corps différents. La dissolution, c’est un bienfait c’est le bonheur d’autrefois. Mais si votre conduite est indigne de moi, votre prudence devenue aveugle et vous guidant à contresens vous fera prendre pour un bienfait ce qui est un châtiment, et redouter un sort meilleur comme une cruelle injure. Les plus justes parmi vous se. rapprocheront du divin dans leurs transformations, et seront parmi les hommes des rois justes, de vrais philosophes, des fondateurs et des législateurs, des devins véridiques, des collecteurs de plantes salutaires, des musiciens habiles, des astronomes intelligents, de savants augures, des sacrificateurs expérimentés, toutes fonctions belles et bonnes; parmi les oiseaux, des aigles, qui ne chassent ni ne dévorent ceux de leur espèce et ne laissent pas attaquer devant eux les espèces plus faibles, car la justice sera dans la nature de l’aigle; parmi les quadrupèdes, des lions, car c’est un animal fort, qui n’est pas dompté par le sommeil, qui dans un corps mortel se livre à une gymnastique immortelle, et que rien ne fatigue ni n’endort; parmi les reptiles, des dragons, parce que c’est un animal puissant, vivant longtemps, innocent et ami des hommes; il se laissera apprivoiser, n’aura pas de venin, et, quittant la vieillesse, se rapprochera de la nature des Dieux; parmi les poissons, des dauphins, car cet animal, ayant pitié de ceux qui tombent dans la mer, les portera à terre s’ils vivent encore, et s’abstiendra de les manger s’ils sont morts, quoique étant le plus vorace de tous les animaux aquatiques. » Ayant ainsi parlé, Dieu devint une intelligence incorruptible. 

     

    Préparé et présenté par VenerabilisOpus.org

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