Dalai Lama
Enseignements Secrets du Bouddha sur le Sexe
Extrait du Livre: Puissance de la Compassion
S.S. le Dalaï-Lama
Éditions Pocket, 1997, pp. 153-156.
Le Célibat
Q. Le célibat est-il nécessaire pour atteindre l’illumination ?
R. Je ne le pense pas. Cependant, on pourrait se demander pourquoi le Bouddha a fini par prendre l’habit de moine. Du point de vue du Viniya sutra, le principal but du célibat est la réduction du désir ou de l’attachement.
Le Tantrayana et particulièrement le Tantra yoga supérieur considèrent que le flux d’énergie - les gouttes d’énergie ou l’état de félicité particulière qu’engendre leur fusion - permet de dissoudre les niveaux les plus grossiers de l’esprit et des énergies qui leur correspondent pour accomplir, par la béatitude, la plus subtile des expériences. Les gouttes de vie, plus exactement la fusion de celles-ci au sein des canaux d’énergie, provoquent l’état de félicité : elles en sont la clé.
Pour peu que l’on s’intéresse à l’iconographie des divinités et de leurs parèdres, on y voit de nombreux symboles sexuels fort explicites qui peuvent donner une impression erronée. En fait, l’organe sexuel est utilisé mais le mouvement énergétique qu’il engendre est en fin de compte totalement contrôlé. On ne laisse jamais sortir l’énergie, c’est-à-dire la semence. Elle est contrôlée et redistribuée dans les autres parties du corps. Pour bien pratiquer le tantrisme, il convient de cultiver cette capacité d’utiliser la félicité et les expériences qui y conduisent, lesquelles naissent du flux des fluides régénérateurs au sein des canaux énergétiques de l’individu. Il est primordial de se protéger de l’émission qui serait à ce moment-là une erreur. Il ne s’agit pas de l’acte sexuel ordinaire. C’est là que se situe la liaison avec le célibat.
La pratique de Kalachakra tantra insiste particulièrement sur cette absence d’émission de l’énergie considérée comme essentielle. Ces écrits font également référence à trois sortes d’expériences de la félicité : la première est induite par le flux d’énergie, la deuxième l’expérience immuable, la troisième l’expérience mutable. Bouddha, en faisant le vœu de célibat, n’a pas donné toutes les explications de cet engagement. Il faut pour en comprendre le sens connaître parfaitement le Tantrayana qui peut répondre à votre question. D’où ma réponse, un peu « normande » ; non le célibat n’est pas vraiment nécessaire pour atteindre l’illumination, mais oui il l’est quand même un peu.
Les Femmes et le Célibat
Q. Votre Sainteté, la réponse que vous venez de donner concernait le point de vue masculin. Pourquoi ne fait-on jamais mention de l’aspect féminin des choses dans ces pratiques ? Comment une femme doit-elle utiliser son énergie pour atteindre l’illumination par la félicité ?
R. Le principe et la technique sont les mêmes. Si j’en crois certains de mes amis indiens, les pratiquants du Tantrayana hindou utilisent également la pratique de la Kundalini et de la Chandralini. La femme possède la même sorte d’énergie, de gouttes de vie et de semence, il s’agit donc de la même méthode.
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